La Vie l’Amour la Mort le Vide et le Vent et autres textes
Livres, Zéno Bianu
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de Zéno Bianu
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La brève existence de Roger Gilbert-Lecomte se confond avec le destin tout aussi éphémère du Grand Jeu, revue fondée en 1928 avec Roger Vailland, René Daumal et le peintre Joseph Sima, dont l’influence fut décisive à l’égal de celle d’Artaud avec qui Lecomte partage la même réputation de « poète maudit » à l’itinéraire sombre et maléfique. Dans les trois numéros parus du Grand Jeu (1928-1929-1930), Lecomte les bases d’une révolution poétique qui fera de sa revue légendaire un des carrefours marquants du siècle : apologie de l’ « Esprit Un et total », nouvel avatar de la « voyance » rimbaldienne, doté du « sens de l’invisible », ce projet existentiel autant que littéraire se proposait aussi de faire « tomber la fantasmagorie des apparences ». Les poèmes de la Vie, l’Amour, rédigés après la disparition du Grand Jeu, correspondent à la phase dépressive de la vie de l’auteur. Expérimentation de sa métaphysique, ils représentent la « totalité de sa vie spirituelle pendant trois mois de convalescence » (Préface de Léon Pierre-Quint). Dirigés contre la société des « faces pâles », ils restituent « telles quelles les pages d’un journal poétique engendrées par les mécanismes les plus divers de l’inspiration ». Réalisation des virtualités du Grand Jeu, ce recueil plaide, aux yeux de ce poète à la « conscience effroyablement claire » qu’était Gilbert-Lecomte, en faveur d’une poésie novatrice et sans entraves qui, comme le souligne encore Léon Pierre-Quint, « marqua un moment de l’évolution de la pensée jeune ».Après que « Dieu», « Dieu-En-Soi », « Dieu-Hors-De-Soi » et « Son Absence », dans une Préface de l’auteur présentée sous forme de dialogue théâtral, ont déterminé le but de l’amour (« C’est la Mort dans la Vie et le Vent dans le Vide ! »), le poète se promet d’accomplir le « premier effort de subversion » (« la Vie »). En vers irréguliers, sous forme de chansons à boire, de poèmes en prose (« Monsieur Crabe, cet homme cadenas ») ou de pastiches d’art poétique (« l’Art sauvage de la danse « ), le poète raille ensuite les simulacres de l’amour et les poses de tout discours amoureux, mais s’efforce de revenir aux origines de cet amour (« l’Amour »). Frappant « comme un sourd à la porte des morts », le poète n’est pas plus satisfait ; perdu qu’il est au « pays à l’envers », une fois au bord du « trou noir de la mort » (« la Mort »), il se détourne de la fatalité pour lancer un ultime défit au vent qu’il prétend « fouetter » et dont il entend bien combler le vide : « Je n’ai pas peur du vide » (« le Vide et le Vent »).Ardente aspiration à la liberté d’expression, la poésie de Gilbert-Lecomte, ennemie de toute technique uniforme, semble créer son propre instrument à chaque poème. La rime cède ici le pas à l’assonance, la conformité aux principes de la versification française s’efface devant une poésie sans règle préétablie, et l’universalité du message poétique dont serait investi le poète se trouve subvertie par une conception iconoclaste de l’expression. Le « je » en est certes le centre absolu, mais il se nourrit de refus, qui se manifestent par le cynisme, l’hermétisme (« Le cheval volcan de tout feu/Né du frottement des rois boules ») et la dérision aux effets savamment agencés (« L’homme cherche l’amour et le pou cherche l’homme »). A quoi cet étonnant pêle-mêle, cet ensemble hétéroclite de formes fantaisistes doit-il sa singulière cohérence ? Si la nostalgie est aussitôt réfutée par la parodie, si le haïku voisine avec l’ode lyrique à la manière de Lautréamont, et l’humour cabotin avec de purs élans mystiques toujours proches de l’hallucination, c’est que la Vie, l’Amour, la Mort, le Vide et le Vent présente une mise à l’épreuve de la vitalité même de l’écriture. Ainsi partagé entre rire nietzschéen et douleur physique insoutenable (« Je m’écorche aux cristaux qui dansent dans mon ventre »), Gilbert-Lecomte démystifie l’idéal poétique, fracasse le sens figé, désacralise l’ordonnancement solennel du poème pour lui préférer la syncope, le coq-à-l’âne et le calembour. Mais c’est toujours pour mieux prophétiser la « flamme noire » et le « double mystère », et préparer la résurrection de la parole poétique (voir « Formule palingénésique ») par le truchement d’une mystique ouverte à toutes les expérimentations – notamment la drogue, qui permet selon lui d’atteindre à un mode d’être supérieur, affranchi de toutes souffrance. Gilbert-Lecomte secoue les vieux oripeaux du langage, ridiculise en lui le possible homme de lettres, et de cette intransigeance désespérée naît une poésie précaire et asphyxiante, certes, en son rythme échevelé, mais qui, placée sous le signe de la dissonance, tire force et cohérence de l’affrontement qui la sous-tend. Préparation au suicide et jeu corrosif avec les limites de l’expression, juvénile bréviaire d’affranchissement poétique et libre jeu d’une imagination fragmentaire, ce recueil, dont la vitesse d’exécution est à rapprocher de l’écriture automatique, respecte le programme d’une pensée véhémente, insoumise et fragile.
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